Avec le troisième dimanche du carême, le thème de la conversion, du renouveau baptismal, devient l’élément central de notre célébration eucharistique. À ce thème s’ajoute celui de la patience de Dieu. Lorsqu’un malheur arrive, qu’il soit causé par la méchanceté des êtres humains ou par un accident de la nature, nous cherchons d’abord les coupables. C’est comme un penchant naturel qui nous pousse à accuser les autres lorsque les choses tournent mal. La recherche des responsables nous donne bonne conscience. En condamnant les autres nous nous plaçons dans le camp des bons. Ce sont toujours les autres qui sont à blâmer les dirigeants, le système économique, la société dans laquelle nous vivons, certains individus malveillants. Les deux événements pénibles rapportés dans l’évangile d’aujourd’hui ont dû faire une profonde impression sur les gens. Dans le premier cas, il s’agit de l’assassinat odieux de personnes en train d’offrir un sacrifice dans le Temple; dans le second, l’écroulement d’une tour qui entraîne la mort de dix-huit personnes. Survenus à Jérusalem, ces deux incidents ont dû provoquer des discussions sur le problème de la souffrance et de la culpabilité. La prière, le jeûne et le partage peuvent améliorer la fertilité de notre terrain. La conscience populaire, à cette époque, considérait la souffrance comme le châtiment d’une faute. En évoquant la mort violente de personnes en train de poser un geste religieux et la mort purement accidentelle provoquée par l’effondrement d’une tour, Jésus rejette l’idée qu’il faille voir dans ces drames déplorables des châtiments de Dieu. Il suggère cependant que la mort de ces malheureux devrait être matière à réflexion pour chacun de nous. En somme, Jésus fait de ces événements un appel à la conversion Pensez-vous que les Galiléens qui sont morts aux mains des soldats de Pilate et les victimes de la tour qui s’est effondrée étaient plus mauvais que les autres? Croyez-vous qu’ils étaient plus mauvais que vous?» Jésus affirme en substance Vous voulez à tout prix trouver des coupables ? Et si vous commenciez par faire votre propre examen de conscience !» L’évolution de l’ensemble de la Bible nous amène à renoncer à l’idée d’un Dieu punisseur, auteur des catastrophes qui frappent les hommes. Cette croyance erronée n’a pas complètement disparu atteints de maux divers, beaucoup s’en prennent à Dieu, comme s’il intervenait régulièrement et était responsable de ce qui nous arrive Qu’est-ce que j’ai fait au bon Dieu pour que cela m’arrive?» Où était Dieu lors du tremblement de terre?» Le monde nous a été confié. À nous de le gérer, de maîtriser la nature, d’instaurer des rapports de fraternité. Il est vrai que le péché la volonté de dominer, la cruauté, l’avidité, etc. peut provoquer des ravages, mais ce n’est pas la faute de Dieu. Si la mafia, les fonctionnaires et les élus volent le bien public, ce n’est pas la faute de Dieu. Inutile d’invoquer une punition divine. Ni la mort de Jésus sur la Croix, ni le massacre des zélotes par les soldats de Pilate, ni la chute de la tour de Siloé n’ont été une punition de Dieu. Ils sont le résultat de la méchanceté de certaines personnes et de la construction d’une tour qui peut-être ne répondait pas aux normes de sécurité minimale. Jésus, comme il le fait lors du procès» de la femme adultère, nous renvoie toujours à notre propre conscience Que celui d’entre vous qui est sans péché lance la première pierre!» Avant de juger les autres, avant de juger Dieu, commençons par nous juger nous-mêmes Enlève la poutre dans ton œil et tu verras mieux la paille dans l’œil du voisin!» Luc 6, 42 Pour le Christ, nous avons tous besoin de conversion et chacun de nous est comme le figuier de l’évangile d’aujourd’hui. Nous portons peu de fruits et nous avons besoin de la patience et de la miséricorde de Dieu Ça fait trois ans que cet arbre ne produit pas de fruits. Coupe-le. À quoi bon le laisser épuiser le sol?». Cependant, il ne faut pas abuser de la patience de Dieu et toujours repousser dans l’avenir notre capacité de porter du fruit. Dieu est patient, mais un jour le temps qui nous est octroyé prendra fin. L’an prochain, à pareille date, certains d’entre nous ne seront plus là . Pour quelques uns, ce sera la dernière année. Vous avez sans doute remarqué que la parabole du figuier n’a pas de conclusion. Nous ne savons pas ce qui est arrivé à cet arbre. Il en est de même pour nous. L’avenir est ouvert. Ce qui arrivera dépend de nous. La patience et la sollicitude de Dieu nous sont données, non pas pour nous encourager à la paresse, à la négligence, à l’insouciance, mais pour raviver notre espérance et nous permettre de porter du fruit. Le Carême est un temps idéal pour fertiliser notre arbre. La prière, le jeûne et le partage peuvent améliorer la fertilité de notre terrain. Le Christ nous invite aujourd’hui à profiter du temps qui nous est accordé, un temps précieux qui est un don de Dieu Laisse encore cette année… peut-être donnera-t-il du fruit à l’avenir». Source
Sophie de Villeneuve Un internaute s'interroge face aux deux récits de création de la Genèse. Quelle est la vraie création ? Est-ce la première, parfaite, spirituelle, où l'homme est à l'image de Dieu, ou la seconde dans laquelle l'homme est charnel, mortel, périssable et mauvais ? De fait, les deux récits qui ouvrent la Genèse sont très différents. Sont-ils de la même époque ?A. S. Ces récits sont en effet très différents, mais il ne faut pas les opposer de manière frontale. Je pense qu'ils sont complémentaires, et qu'ils n'ont sans doute pas été écrits à la même époque. On pense que le premier récit est le plus celui qui raconte la création du monde en sept jours ?A. S. Oui, c'est un long poème qui commence par la création du cosmos et se termine par la création de l'homme et de la femme, à qui Dieu demande de dominer et de servir la nature. Il daterait du retour de l'exil des juifs à Babylone, c'est-à -dire du IVe ou du Ve siècle avant C'est un texte extraordinairement confiant dans la bonté, la providence, la prévenance de Dieu, un texte enthousiaste, après un temps aussi cruel que celui de l'Exil. Je crois que l'Exil a été une période de maturation théologique qui a permis aux Hébreux d'acquérir des éléments de foi nouveaux sur le Dieu d'Israël. Ils ont compris que Dieu était le créateur de l'univers entier, et qu'il était même le seul Dieu. L'écriture de ce texte dans de telles circonstances était en soi un acte de pensez que c'est la raison pour laquelle il apparaît en premier dans la Genèse, alors que le deuxième texte est pourtant plus ancien ?A. S. La mise en ordre finale de la Torah nous échappe. Nous ne savons pas pourquoi les textes ont été rassemblés dans l'ordre que nous connaissons. Mais le texte qui ouvre la Genèse est un poème cosmique, qui montre un Dieu agissant par la parole, et cela a un ensuite un autre récit…A. S. C'est en effet un récit différent, où notre internaute voit avec raison une humanité moins simple, moins docile dans la main de Dieu que celle du premier récit. On pense qu'il a été élaboré oralement à l'époque davidique, environ mille ans avant puis mis en forme par écrit plus tardivement. Il montre certes une humanité plus complexe, mais aussi un Dieu plus proche, un Dieu potier qui pétrit l'homme, lui insuffle son esprit. C'est une image chaleureuse, caressante, inspirée du quotidien des hommes de l'époque. C'est un texte qui est lui aussi très beau, consolant, c'est presque un programme de vie que de se laisser façonner et périr sans cesse par les mains de ce Dieu qui nous qui modèle la femme à partir de l'homme ?A. S. Non ! Qui modèle la femme à partir de l'être humain. L'exégèse récente, notamment avec André Wénin, a redécouvert qu'Adam est l'être humain, et non l'homme masculin comme on l'a cru pendant très longtemps. Dieu pétrit l'être humain, et quand il voit que l'être humain est seul, il se repent "Il n'est pas bon que l'homme soit seul, il faut que je lui fasse une aide qui lui soit assortie." Dieu fait tomber une torpeur sur l'être humain, et au réveil ils sont deux, sans savoir ce qui s'est passé. Par conséquent la création de l'homme et de la femme est simultanée. Et l'aide pour l'autre dont parle le texte est la vocation de tout être humain, et non seulement de la internaute lit dans ce deuxième récit que l'homme est charnel et mauvais. Qu'en pensez-vous ?A. S. Le couple se montre en effet désobéissant. Dieu interdit à l'homme de manger le fruit de l'arbre de la connaissance du bien et du mal, car s'il en mange il mourra. C'est bien sûr d'une mort spirituelle dont il est ici question. Dieu propose au couple de vivre en symbiose avec le projet divin, en ne franchissant pas les limites qu'il lui donne. Il est important d'accepter que la condition humaine est limitée. Nous ne savons pas tout, et même si nous pouvons nous efforcer de connaître le bien et le mal, quelque chose nous en échappe toujours. Combien de fois nous sommes-nous rendu compte que ce que nous pensions être un bien est devenu un mal, ou inversement. La maîtrise parfaite du bien et du mal reste dans la main de Dieu. C'est un interdit fondateur, qui est posé pour notre bien. Malheureusement, cédant à la parole du serpent, le couple a désobéi. Et je crois qu'il est plus juste de parler de désobéissance plutôt que de chute. Le mot chute est un ajout des commentateurs, il ne figure pas dans le texte biblique. Quant au mot "péché", il n'apparaît qu'au quatrième chapitre du livre de la Genèse, quand Dieu met Caïn en garde contre le péché qui est tapi à sa porte comme une le premier péché commis dans la Bible, ce n'est pas la désobéissance d'Adam et Eve ?A. S. C'est le meurtre du frère. Lire aussi la réponse du P. Jacques NieuviartsAnnedit alors : « Que ta servante trouve grâce devant toi ! » Elle s’en alla, elle se mit à manger, et son visage n’était plus le même. Le lendemain, Elcana et les siens se levèrent de bon matin. Après s’être prosternés devant le Seigneur, ils s’en retournèrent chez eux, à Rama. Elcana s’unit à Anne sa femme, et le
Onnotera, la création de l’homme à l’image de Dieu, puis la répétition de celle-ci. Alors que la création de la femme passée au second plan se voit définie uniquement par association avec la création de l’homme répétée une troisième fois ! Dieu serait-il misogyne ? Le Coran est explicite sur le sujet, (cf. Sourate 4, 1) :
Eneffet en parlant de la seconde guerre mondiale, Beckett renvoie à son histoire. Au moment où la guerre éclate, il se trouve en Irlande, mais plutôt que d’ accepter la neutralité de ce pays qui lui assure confort et sécurité, il décide de s’engager dans la résistance et s’installe à Paris. Il échappe in extremis à la gestapo grâce à la femme d’un
Lafemme et le jeûne de Ramadhân Article 560: Si une personne en état d'impureté rituelle omet, intentionnellement, de prendre le bain rituel requis jusqu'à l'Appel à la Prière de l'Aube, son jeûne sera invalide. De même, celui qui est redevable d'un tayammum (au lieu du bain rituel requis), et qui omet intentionnellement d'y procéder, son jeûne sera invalide.